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Dérives blanches

André Bay

Dérives blanches

 

Le Blanc m’obsède

Le Blanc me tourmente

Le Blanc me poursuit, m’aveugle

Couleur des limbes crépusculaires

Suaire des résurrections mortes

Compagnon des crépuscules du soir et du matin

Candidat de blanc vêtu

Blanc qui es-tu ?

Mort poursuivant la vie

Vie poursuivant la mort

Rideau de ma vie morte

Jour tissé de nuit

Blanc de l’amour ici

Et de la mort Là-bas

Blanc de l’absence remplie de vide

Complice du temps qui passe

Le Blanc m’envahit doucement

Et irrésistiblement m’entraîne

Devant la Grande Porte.

Tandis qu’il me pousse et m’attire

Je le distingue partout

...

 

André BAY

EAN13 : 9782916071053

Format : 21x12cm

novembre 2007

10 euros

 

Critiques

"Blanchir du blanc, c'est le nier ou le sacraliser", écrit André Bay. Pour lui, le blanc n'est pas un mot que l'on répète rituellement avec quelques autres (vide, silence, etc...) en l'entourant de blanc. Il a des lettres (noires), n'en a jamais assez pour être apprivoisé, traqué, compris, avec l'aide de Mallarmé, Poe, Kandinsky, Malevitch, Dali, Picasso, Apollinaire, Virginia Woolf, Strindberg, Verne, Rimbaud, Malcom de Chazal, et des murs grecs. La toison d'or d'André Bay ne serait-elle pas blanche ? Il la cherche à l'est (aube, voile) et à l'ouest (linceul sur ses anciennes toiles), dans l'attente virginale et dans le lait maternel, chez les Aztèques et chez les Celtes sans oublier le bouddhisme, le zen appréhendant le vide et "l'au-delà du vide", ce "blanc au-delà du noir" dont Victor Hugo avait eu l'intuition dans sa saisie du dehors au fond du dedans, du "profond miroir sombre". Botanique, géologie (avec Lacarrière et Caillois), anesthésie, mythologie (autour de Moby Dick), érotisme, (avec D.H.Lawrence), sont convoqués en cette quête vitale qui ressemble parfois à un journal de lecture ou de voyage. André Bay a même rencontré des blancs heureux.

 

François Huglo

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