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Pierre Garnier

Cécile Odartchenko

Je suis né à Amiens le le 9 janvier 1928 - j'ai été élevé dans le quartier Saint-Roch, rue Blin-de-Bourdon. Ma grand-mère habitait rue Dargent, et mon oncle Émile rue Lavoisier - je suis allé jusqu'à fin 1939 à l'école Saint-Roch (garçons) - La famille était laïque, de gauche, même d'extrême gauche - mais nous étions tous sous la protection des saints : Saint-Roch, Saint-Jacques, Saint Acheul, Saint-Pierre, etc.…, etc.… Personne ne s'en souciait - mais je me souviens que, moi qui n'étais pas baptisé et n'avais pas communié, vivais dans le quartier Saint-Roch qui figurait avec son chien sur la façade de l'église - Saint Roch et son chien m'étaient sympathiques : j'ai toujours été très proche des bêtes.

 

…

 

Le poème est toujours le parent du « Saint Esprit » - c'est l'âme qui est et n'est pas - L'essence du poème n'est pas d'être ou ne pas être - mais bien être et ne pas être - telle n'est pas la question, mais la solution, poète et oiseaux chanteurs occupant la vie et la mort -

 

On a dit que le chant de l'oiseau chanteur était la sauvegarde d'un territoire : c'est le territoire de la Vie et de la Mort qu'il sauvegarde - 

 

Pierre Garnier

EAN13 : 9782916071220

Format : 17x14cm

novembre 2007

17 euros

 

Critiques

Pierre Garnier

Voici un livre sur l’œuvre, la vie et la pensée de Pierre Garnier composé de six parties : Pierre Garnier par Cécile Odartchenko, Pierre Garnier par lui-même, poésie, poésie spatiale de Pierre et Ilse Garnier, des documents dont le Premier manifeste pour une poésie nouvelle visuelle et phonique du 30 septembre 1962 et une bibliographie du poète. Pour commencer, je voudrais vous présenter un poème qui dès que je l’ai découvert, m’a fasciné :

 

p!luie pl!uie plu!ie plui!e
plu!ie plui!e p!luie plu!ie
pl!uie plu!ie plui!e p!luie

 

plui!e p!luie plu!ie pl!uie

 

Je trouvais extraordinaire de voir la pluie pleuvoir dans le mot pluie. Mais Cécile Odartchenko dans cet ouvrage m’ouvre le regard en disant : Avec (Ilse), le trait tranquille et fondateur de Pierre accueille l’envolée de la semence […] La pluie s’écrit dorénavant plui!e !
Le point d’exclamation étant le sexe triomphant de Pierre qui écarte toujours !

Pierre Garnier est un poète inspiré par ce qu’il vit et ce qui l’entoure. Il ne fait pas qu’écrire la poésie, il la vit. Il rencontre de nombreux poètes qui soit révèlent le visuel de la langue, soit en rendent la sonorité. Il ne s’agit plus de lire, mais de voir ou d’écouter. Ce fut la grande aventure d’une langue presque libérée de son sémantisme, qui part de 1960 et va jusqu’à aujourd’hui – car les amis poètes qui prirent part à sa genèse, Henri Chopin, Bernard Heidsieck, Julien Blaine, J.-F. Bory, Sarenco, Gappmayr, Comringer, etc. etc., « produisirent » jusqu’à aujourd’hui – et nos relations sont demeurées avec des poètes du monde entier…

Pierre Garnier écrit aussi en picard : le picard est comme cet endroit rude, pur et dur […] écrire le picard en l’an 2000 ce n’est pas infantiliser cette langue déjà moribonde, c’est au contraire lui donner sa dignité, c’est comme cela aussi que commence et finit la poésie.

 

Comme chés calimuchons su ch’qmàn
ej m’in vaù in glichant
ej teurne din m’cacrole ech monne…

 

Comme les escargots sur le chemin
Je vais en glissant
Je tourne ma coquille le monde

 

Tout au long de ces 260 pages, nous sommes entrainés dans l’univers de Pierre Garnier. Son parcours, sa poésie, ses manifestes, tout est passionnant. Merci à l’éditrice pour cette « somme » sur Pierre Garnier, pour les ouvertures qu’elle apporte, les reproductions qu’elle donne et la possibilité pour ceux qui ne connaissent pas encore Pierre Garnier de l’aborder dans sa plénitude.

 

Gilbert Desmée (17/04/08)

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